Ce film est une adaptation du manga Gunnm.
Dans un univers post-apo la population s'est réfugiée dans une grande cité cosmopolite vivant sous la dernière ville flottante inaccessible qui abrite les populations les plus fortunées.
C'est dans cette cité que le docteur Dyson aspire à aider ses patients à réparer leurs prothèses cybernétiques. Au cours d'une de ses fouilles dans la décharge de la ville flottante, il retrouve les restes d'une d'androïde antique, en piteux état, mais toujours vivante.
L'histoire commence lorsque le docteur D. Lui redonne un corps et la ranime.
J'ai trouvé ce film très sympa, divertissant avec une bonne dose d'humour et d'action, le tout avec un super graphisme (vu en 2d).
Petit bémol. Je pense que le réalisateur s'est un peu perdu à vouloir adapter les différents aspects du manga de sorte que le scénario fait un peu fouillis avec des éléments qui n'apportent finalement pas grand chose à l'histoire.
A voir
Alita
Modérateur : Kloup4ever
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Alita
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Re: Alita
J'ai vu le film, et je suis assez déçu, et je n'en attendais pourtant pas grand chose.
Le fait que ça soit assez brouillon en terme de scénar se comprend par deux aspects :
1) c'est une adaptation et le matériau de base n'a pas spécialement de grande trame narrative qui traverse toute l’œuvre (le manga fonctionne par "arcs", et construit l'univers au fur et à mesure des histoires).
2) la méthode hollywoodienne pour construire un blockbuster grand public : on secoue l'oeuvre originale, on voit ce qu'on a, on enlève ce qui ne va pas faire vendre (selon Hollywood), et on ajoute deux-trois éléments bateaux pour uniformiser la chose.
Ce qui donne évidemment un aspect fourre-tout à l'ensemble.
Ensuite, il y a cette histoire d'yeux qui sort de nulle part. L'oeuvre originale ne présente même la caractéristique "cliché" (du point de vue occidental pompeux) des grands yeux. Autant dire que le réalisateur l'a ajouté pour faire "manga" et ça relève de la compréhension du manga en France à l'époque des Goldorak/Ken le survivant où le grand public et les diffuseurs ne percevaient le medium que par caricatures.
Le plus gros point que je reproche à ce film, c'est son adaptation de l'univers. Ils ont voulu faire un film grand public. Alors ils ont édulcoré, rendu l'univers coloré, on a l'impression qu'au fond, c'est tout à fait vivable, tandis que le matériau originel présentait un monde sale, crasseux, poisseux, impitoyable et sanglant où les rebuts d'une société de rebuts se partageaient les restes d'une cité utopique inatteignable, où le fatalisme règne (tout le monde sait que personne n'ira jamais à Zalem, seuls Alita et son copain y croient, l'une par innocence, l'autre par obsession). Tout cet univers de bas-fond, de décharge est trop lissé pour être vraiment retranscrit.
Hugo devient un gentil garçon revendeur de pièces (qui sont remplaçables dans le film), alors qu'il est originellement un revendeur de colonnes vertébrales (seule chose non synthétisable dans ce monde) complètement obsédé par son rêve d'aller à Zalem à tel point qu'il est incapable de comprendre les autres. Ce n'est pas du désespoir qui finit par l'habiter, c'est de la folie égoïste.
Makaku devient un pantin aux gros muscles alors qu'originellement c'est un concentré de haine qui se nourrit de cerveaux car il est accroc à l'endorphine : il agit de son propre chef, pas sous un contrôle quelconque. De même pour Vector, il n'a pas besoin d'être contrôlé pour faire son office au service de Zalem, les avantages qu'on lui octroie suffisent à exercer ce contrôle.
Enfin, il y a les ajouts, sans compter la reconstruction totale de la trame narrative. La fille et la femme du Dr Ido qui n'existent simplement pas dans le manga (du moins, j'en ai pas le souvenir, et certainement pas au début). Alita, en vrai, c'est le nom de la chienne du Dr Ido, morte quelques mois avant (ça fait tout de suite moins rêver, mais ça représente beaucoup mieux la réalité du monde dans lequel Alita évolue). Et d'autres choses encore.
En définitive, c'est tout le sous-texte qui est fauché, tout est transformé en une lutte contre un grand méchant marqué par la perte d'un être cher (bref, une histoire d'amour vue et revue), alors que ça aurait pu être l'histoire d'une lutte pour la survie dans un monde gangréné, où Alita se construit dans l'adversité, forte de son indépendance, de sa capacité à s'affranchir des limites imposées par la société. Ce sont des aspects qui sont parfois présents, mais toujours effleurés et détournés pour rentrer sur les rails d'une production uniformisée.
Alors c'est beau, c'est bien emballé, ça ferait un blockbuster correct s'il n'y avait pas le matériau de base.
Le fait que ça soit assez brouillon en terme de scénar se comprend par deux aspects :
1) c'est une adaptation et le matériau de base n'a pas spécialement de grande trame narrative qui traverse toute l’œuvre (le manga fonctionne par "arcs", et construit l'univers au fur et à mesure des histoires).
2) la méthode hollywoodienne pour construire un blockbuster grand public : on secoue l'oeuvre originale, on voit ce qu'on a, on enlève ce qui ne va pas faire vendre (selon Hollywood), et on ajoute deux-trois éléments bateaux pour uniformiser la chose.
Ce qui donne évidemment un aspect fourre-tout à l'ensemble.
Ensuite, il y a cette histoire d'yeux qui sort de nulle part. L'oeuvre originale ne présente même la caractéristique "cliché" (du point de vue occidental pompeux) des grands yeux. Autant dire que le réalisateur l'a ajouté pour faire "manga" et ça relève de la compréhension du manga en France à l'époque des Goldorak/Ken le survivant où le grand public et les diffuseurs ne percevaient le medium que par caricatures.
Le plus gros point que je reproche à ce film, c'est son adaptation de l'univers. Ils ont voulu faire un film grand public. Alors ils ont édulcoré, rendu l'univers coloré, on a l'impression qu'au fond, c'est tout à fait vivable, tandis que le matériau originel présentait un monde sale, crasseux, poisseux, impitoyable et sanglant où les rebuts d'une société de rebuts se partageaient les restes d'une cité utopique inatteignable, où le fatalisme règne (tout le monde sait que personne n'ira jamais à Zalem, seuls Alita et son copain y croient, l'une par innocence, l'autre par obsession). Tout cet univers de bas-fond, de décharge est trop lissé pour être vraiment retranscrit.
Hugo devient un gentil garçon revendeur de pièces (qui sont remplaçables dans le film), alors qu'il est originellement un revendeur de colonnes vertébrales (seule chose non synthétisable dans ce monde) complètement obsédé par son rêve d'aller à Zalem à tel point qu'il est incapable de comprendre les autres. Ce n'est pas du désespoir qui finit par l'habiter, c'est de la folie égoïste.
Makaku devient un pantin aux gros muscles alors qu'originellement c'est un concentré de haine qui se nourrit de cerveaux car il est accroc à l'endorphine : il agit de son propre chef, pas sous un contrôle quelconque. De même pour Vector, il n'a pas besoin d'être contrôlé pour faire son office au service de Zalem, les avantages qu'on lui octroie suffisent à exercer ce contrôle.
Enfin, il y a les ajouts, sans compter la reconstruction totale de la trame narrative. La fille et la femme du Dr Ido qui n'existent simplement pas dans le manga (du moins, j'en ai pas le souvenir, et certainement pas au début). Alita, en vrai, c'est le nom de la chienne du Dr Ido, morte quelques mois avant (ça fait tout de suite moins rêver, mais ça représente beaucoup mieux la réalité du monde dans lequel Alita évolue). Et d'autres choses encore.
En définitive, c'est tout le sous-texte qui est fauché, tout est transformé en une lutte contre un grand méchant marqué par la perte d'un être cher (bref, une histoire d'amour vue et revue), alors que ça aurait pu être l'histoire d'une lutte pour la survie dans un monde gangréné, où Alita se construit dans l'adversité, forte de son indépendance, de sa capacité à s'affranchir des limites imposées par la société. Ce sont des aspects qui sont parfois présents, mais toujours effleurés et détournés pour rentrer sur les rails d'une production uniformisée.
Alors c'est beau, c'est bien emballé, ça ferait un blockbuster correct s'il n'y avait pas le matériau de base.
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Re: Alita
Moi je ne connais pas le manga. C'est sans doute ce qui fait que j'ai bien aimé le film du coup.
Sérieux... Il fallait la trouver celle-là !
C'est dans cette cité que le docteur Dyson aspire
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Re: Alita
C'est toujours difficile d'apprécier l'adaptation d'un livre ou autre au grand écran, parce qu'il s'agit justement d'une adaptation pas d'une transcription ou d'une copie sinon dans notre cas le film aurait porté le même nom que le livre.
N’étant pas manga, donc ne connaissant pas celui-là en particulier, ça passe très bien.
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le gnome
"Savoir écouter les autres sans pour autant se taire !"
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Re: Alita
Je n'avait jamais lu ce manga non plus.
Comme disait l'anglais, ignorance is bliss.
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Re: Alita
"Alita : Battle Angel" est juste le nom anglais du manga...Archangelo a écrit : ↑mar. févr. 19, 2019 00:39 C'est toujours difficile d'apprécier l'adaptation d'un livre ou autre au grand écran, parce qu'il s'agit justement d'une adaptation pas d'une transcription ou d'une copie sinon dans notre cas le film aurait porté le même nom que le livre.
N’étant pas manga, donc ne connaissant pas celui-là en particulier, ça passe très bien.
Je ne reproche pas une adaptation, je reproche un dénaturement qualitatif de l’œuvre au profit d'éléments classiques du cinéma hollywoodien, vus et revus.
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Re: Alita
Film vu. Je connaissais le manga de nom et via quelques planches que j'avais feuilleté par hasard il y a pas mal d'années.
Le film en lui même fait le taff je trouve. On passe un bon moment, l'image est belle, le scénario casse pas des briques mais tient la route.
Par contre en ce qui concerne l’adaptation, l'atmosphère me semblait effectivement un peu trop 'propre'. Le problème inhérent à la plupart des blockbusters qui doivent être vu par un max de personnes, du coup on édulcore l'histoire, on lisse l'image (pourtant le dernier Wolverine s'était quelque peu affranchi de cela).
Pour le coup des grands yeux, sans que cela m'est dérangé outre mesure, je pense que c'est en effet pour appuyer les origines japonaises de l’œuvre. Faut pas oublié qu'aux États Unis, le manga ne s'est vraiment implanté qu'il y a une vingtaine d'année. Les clichés culturels sont encore forts.
Le film en lui même fait le taff je trouve. On passe un bon moment, l'image est belle, le scénario casse pas des briques mais tient la route.
Par contre en ce qui concerne l’adaptation, l'atmosphère me semblait effectivement un peu trop 'propre'. Le problème inhérent à la plupart des blockbusters qui doivent être vu par un max de personnes, du coup on édulcore l'histoire, on lisse l'image (pourtant le dernier Wolverine s'était quelque peu affranchi de cela).
Pour le coup des grands yeux, sans que cela m'est dérangé outre mesure, je pense que c'est en effet pour appuyer les origines japonaises de l’œuvre. Faut pas oublié qu'aux États Unis, le manga ne s'est vraiment implanté qu'il y a une vingtaine d'année. Les clichés culturels sont encore forts.
Proverbe elfique : si le malheur des zuns fait le bonheur des zotres, le malheur des nains fait le bonheur des nôtres.
Deep Universe Seed
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